jeudi 6 mai 2010

Fêtes de Nuict

du 30 avril, encore, parfois.

Fenêtre de nuit, dans la nuit et parmi la nuit toute infuse de luminescences fauves et vives. Je m'y accorde volontiers avec moi-même, dans une espèce d'espace ou le Temps spacieux se courbe à mes désirs, épouse les formes d'un oubli ouvrant sur la ressouvenance des choses majeures. L'ordre mesquin du monde diurne est aboli; ne reste que tout l'être, dans la vérité de l'esprit -itinéraire spécieux aux mille crinières d'écumes, qui bave parmi les ciels en haillons d'étoiles, se donne à la joie forte du verbe vaquant sur l'Océan nocturnal, sans fin ni mégarde. Flanant fameux parmi les mondes. Le grand zéro de pleine lune xenomorphe, zoo intersidéral saoul de bruissements empathiques, et la terre chaude encore malgré le poignard des nuits, témoignante muette du soleil courbe. Témoignant toujours, fidèle et fière, cambrée & sodomite.
Et qu'y puis-je si les mots sont la seule caverne mauve où j'ai retrouvé encore, selon mon coeur et mon corps, chaleur, indignité et vie valide ?

" Je ne sais pourquoi je suis écoeuré, cria-t-il. C'est quelque chose que j'ai mangé. Il y a dix ans".

De la tenue, les hauts parages :
On nous fusille dans deux heures !

Pour Nina, la Louve.

du 30 avril 2010 - Tout vivant et pantelant.


Elle s'assit dans l'ombre, dressa la tête, et dit : "Ecoute". Elle était belle comme 100.000 suicides de milliardaires.
- Ecoute, doux fol. Mon prenant.
- Qui ?
- L'âme du monde.
- Et quelle est l'unité d'échange ?
- Mes cris de plaisir. Les larmes éblouies. Les aigrettes de vent sur les tempes.
- Viens là, trop près. Venez ça, petite masque, donnez la main...
- Voici ton fourreau.
- Et voilà le crime.

( Ils le consomment. L'océan tire ses langues).