jeudi 5 mars 2009

-- IDIOTIC STYLE --

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In Memoriam Georges Hyvernaud
( 1902 - 1983 ).
The Dum-Dum Boy Talk.
La petite ville où j'habite, proche de Paris, est peuplée de vieillards. Des rampes d'illumination en forme de gigantesques araignées ont été disposées tout au long de la Grand Rue.
Près d'un panneau qui indiquait : "Caveau", j'ai vu un arbre encore vert dont les feuilles ressemblaient à des coeurs de cartes à jouer. Un magasin vend des instruments de musique. Il est austère. On y voit beaucoup la couleur vernissée du bois. Des métronomes de taille variable sont en devanture et oscillent. Des vieillards cheminent le long de chaque trottoir. Ils sont en jaunes en marrons et en noirs. Je pense à eux quand je fais pipi et quand je fais caca. Je crois que je penserai aussi à eux quand je vais mourir. Il y aura leur tête partout sur les murs. Le ciel est bleu. C'est un temps pour dire IL FAIT BEAU et penser que la famine est au complet au déjeuné et que tout est parfait. Dans les cafés, les dessins sur les flippeurs n'ont aucun sens. Ils sont délavés. J'imagine qu'on doit servir de mauvaises bières, de mauvais esspessos, trop clairs. La publicité CHOKY y marque toujours l'heure. Il y a un monument sur une pelouze. Elle est comme le vert des feuilles colorées qu'on pose sur les écrans tévé noir et blanc. Sur le socle du monument il y a SOUSCRIPTION NATIONALE. Un i manque. En haut c'est le Gl Daumensnil. Ailleurs, avant, à la place de BOUCHERIE NATIONALE, j'ai lu COUcherie.
Ils disent je suis un crétin congénital mais gentil.
Aujourd'hui je vais au dispensaire parce-que je suis très malade. Deux vers se développent dedans mes reins. Lorsqu'ils auront tout mangé ils iront dedans mon corps me manger. Il y a des drapeaux dessus parce-qu'on va fêter les morts. Au dispensaire des petites vieilles attendent au bout de rangées de chaises. C'est comme un boulier. On rentre où CA S'ALLUMME ROUGE. Là il y a une petite pièce peinte en bleu où il fait très chaud où on se déshabille et une glace où on peut voir l'air malade qu'on a. J'ai une drôle de tête. Je fais des grimaces.
Les gens sont très-gentils avec moi parce que je vais mourir. Par exemple quand je m'en vais chez ma GrandMère, hé bien elle me donne tous les magasines qu'elle a lu et beaucoup de petits gâteaux. Ca colle après j'ai mal au dent. Je regarde les images des magasines en faisant beaucoup attention. Elles sont spéciales. Elles sont très très grises et presque dorées, comme de l'or devenu noir. Il y a d'énormes visages avec beaucoup de cheveux, et puis des gens morts qui ressemblent à de gros torchons essorés. Tout est très très gros.
Ca a l'air fatigant de mourir.
x x x.

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